Qu'on en finisse avec le Suicide.
Qu’on en finisse avec le Suicide.
Une autre histoire de suicide assisté qui fait la manchette.
Mon point de vue est fort simple : personne n’a demandé à venir au monde. Sur cette Terre, qui plus souvent qu’autrement nous apporte son lot d’inconvénients et de problèmes, la liberté de partir devrait être protégée par la Charte des droits et libertés. Le droit de mourir devrait être constitutionnalisé.
Je m’explique.
Il y a de cela quelques décennies, le Code criminel canadien pénalisait les personnes qui avaient échouées en tentant de mettre fin à leur jour. La tentative de suicide pouvait donc entraîner une peine de prison. Nous étions à l’époque de la moralité chrétienne et des principes judéo-chrétiens.
Or, les récents cas rapportés dans les médias et la jurisprudence font état malheureusement d’une déconnection totale d’une part entre la souffrance vécue par la personne en perte d’autonomie et de dignité de même que les aidants naturels – souvent des proches – qui souffrent de voir souffrir les leurs et d’autre part le droit qui autorise ouvertement l’acharnement thérapeutique et le prolongement de la vie.
Que fait la classe politique pour régler cette situation à l’heure où la mort est devenue un véritable tabou ? Rien. Sauf pour Francine Lalonde, députée bloquiste de la Pointe-de-l’île à la Chambre des Communes qui a déposé le projet de loi C-407 le 15 juin 2005 modifiant le Code criminel et permettant ainsi à tout individu de mourir dignement. On peut consulter le projet de loi en consultant le lien suivant : http://www2.parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?pub=bill&doc=C-407&parl=38&ses=1&language=E
Malheureusement, ce projet de loi privé est mort au feuilleton.
Tant que le Droit ne sera pas changé, le meurtre par compassion ou le suicide assisté restera un véritable fouilli dangereux, et des gens devront mourir dans la clandestinité. D’autres qui – par compassion – voudront aider leurs proches à mourir devront continuer à croupir en prison.
Confronté à une telle situation, j’accepterais peut-être de mettre fin aux jours d’un proche, le tout par compassion si et seulement si ce « meurtre » doit constituer une délivrance pour l’être aimé.
Ce droit de mourir dignement, au moment voulu, doit être encadré par des règles éthiques. Mais cette mort tant espérée doit sortir à tout prix du garde-robe, et ce le plus tôt possible.
Stéphane Gendron